Pour ma dernière course de l'année 2012, j'ai encore terminé 4ème! C'est la 4ème fois de la saison après les 10km de Villemur, le triathlon sprint du Lauraguais et surtout l'Half Iron Bask.

Mais l'objectif sur ce marathon d'Orléans, même s'il y avait un peu d'argent à gagner, n'était pas la place! C'était le chrono...
J'avais annoncé un objectif très raisonnable de 2h38, et on peut dire que je suis bien passé à coté avec mes 2h44'04!

Une avant course assez perturbée!

Ma légère entorse à la cheville m'a bien occupé l'esprit les dernières jours avant la compétition. Vais-je pouvoir prendre le départ? Ou aurais-je la lucidité d'arrêter pendant la course si ma cheville me fait mal?
Pas mal de questions, dont je me serai bien passé...
Avant de partir sur Orléans, ma sœur, qui est kiné, me fait un joli bandage rose et noir

Par contre, ca ne m'a pas empêché de passer une bonne nuit, et je suis assez décontracté en prenant mon petit dej dans le hall de l'hôtel.
Je prépare mes ravitos et vais chercher mon dossard


Une course très locale...

Pour ce marathon, il n'y a pas de sas, ni même d'arche de départ! Une simple ligne avec un "D" devant. Ca donne le ton de la course...
Je me place en première ligne, et attends sagement le coup de pistolet.

Le départ est donné et évidemment il n'y a pas de bousculade. Comme d'habitude je fais les premiers mètres en tête, mais à un rythme très cool.
Pascal Fetizon (ancien champion du monde de 100km), me dépasse assez vite et part pour tenter de battre le record de France V2 (aux alentours de 2h31). Puis au passage du premier kilomètre 2 coureurs me doublent. Ils sont sur un rythme de 3'40 au kilo. Un peu vite pour moi, je préfère rester sur le plan de marche défini.

Les pulsations ne sont pas trop hautes, juste dans la cible prédéfinie et je suis extrêmement régulier à 3'47 au kilo pendant les 10 premiers kilomètres. Je vois toujours les 2 coureurs devant moi, et derrière il y a un groupe d'une dizaine de personne. J'ai un peu hésité à attendre le groupe derrière, mais j'ai l'impression d'être un peu plus rapide qu'eux. Les écarts grandissent doucement avec les 2 de devant et le groupe de derrière, ca me conforte dans ma stratégie de faire la course indépendamment des autres.

A partir du 10ème kilomètre, mon rythme s'accélère légèrement, je suis autour des 3'43 au kilo et toujours dans la cible niveau pulsations. L'écart avec le groupe de derrière se creuse, devant je sens que ca ralenti légèrement.
Vers le 15ème kilomètre, un des 2 coureurs de devant accélère très franchement, lâche son coéquipier et disparait rapidement de mon champ de vision.
Je ne vois donc plus qu'un coureur devant qui est légèrement à la dérive. C'est assez motivant de voir les écarts diminuer et je le double vers le 18ème kilomètre sans qu'il puisse s'accrocher, il va même abandonner au 20ème.

Je suis donc tout seul dans ces très longues lignes droites avec personne en vu devant, et personne derrière! Je passe en 1h19 au semi, ca va être très difficile pour les 2h38, mais les moins de 2h40 restent jouable.

A partir du 22ème les sensations changent! Je sens que je dois relancer pour garder le rythme. Je repasse sur du 3'47 jusqu'au 26ème. Et la ca devient encore plus difficile, je me sens vraiment tout seul dans la foret et je vais emprunter pour le 2ème fois un chemin empierré pendant 2 kilomètres. Les pulsations baissent et je bascule instinctivement sur mon allure de replie. Pendant mes sorties longues je travaillais 2 allures, l'allure marathon et l'allure de replie pour les derniers kilomètres en cas de coup de moins bien. Je suis donc légèrement en dessous des 4'00 au kilo.
Cette allure je la connais très bien, car c'est aussi mon allure course à pied sur half ironman.

Malheureusement je ne réussi à pas à faire ce que j'avais fait à St Jean de Luz après 1, 9km de natation et 90 km de vélo....vers le 35ème kilo, mon allure diminue encore! Je suis donc sur mon allure d'endurance haute: 4'10 au kilo. A croire que 26 km de course à pied à allure marathon, ca fatigue plus qu'un enchainement nat + vélo d'Half Ironman!

Je me retourne de temps en temps, et j'aperçois que ca revient doucement derrière moi. Je sens que pour conserver ma 3ème place je dois compter sur un ralentissement des concurrents derrière! Devant ca fait maintenant plus de 22 km que je n'ai vu personne!
Et ce qui devait arriver arriva, je me fais reprendre entre le 40 et 41ème kilo par Christian Dilmi, récent champion de France de 24h. Lui, il avait la caisse pour ne pas faiblir...

Je termine donc 4ème en 2h44'04. A 20 secondes de mon record! C'est bien la première fois que je ne bats pas mon record sur marathon!

Que penser de cette course?

Je ne vais pas le cacher c'est une déception! 15 jours avant le marathon j'avais un bien meilleur temps dans les jambes.
Bien évidemment le fait d'avoir couru le marathon entièrement tout seul ne m'a pas aidé, mais je vois d'autres raisons pour expliquer cette contre performance
- Un possible surentrainent à J-15. J'avais mis sur le dos de la crève des mauvaises sensations à j-10. Mais à y réfléchir la semaine à 126 km ou j'ai remplacé une séance de récup par une sortie de 26 km avec un col de 7 km, m'a peut être fait basculé dans le surentrainent
- Une gestion de la dernière semaine avant le marathon que je ne maitrise pas encore. J'ai l'impression d'avoir trop relâché pendant les derniers jours. Je pense que la prochaine fois je chargerai un peu plus, ca me réussi assez bien sur semi ou half ironman.

Pour conclure sur une note positive, je suis assez fier de n'avoir rien laché, j'aurai pu terminer en roue libre ou même abandonner. C'est une bonne expérience pour l'IronMan qui se profile l'année prochaine.

Maintenant place à la récup avec une lune de miel de 3 semaines au Costa Rica. A moi les casados



Pura Vida