Arrivé sur Nice Samedi en fin de matinée, la journée a été assez chargée surtout a cause des 2 passages par le parc à vélo (1 pour aller prendre le dossard avant 13h, et 1 autre pour aller déposer le vélo). Mine de rien, on y laisse pas mal d’énergie…
Après avoir déposé mes affaires à l’hôtel, je passe à l’aéroport chercher mes parents et ma sœur. L’après midi sera un peu plus cool avec un piquenique à la plage de St Laurent du Vars, puis un resto dans le vieux Nice.
En rentrant à l’hôtel, je me bats une bonne 1/2h avec ma montre 310xt, qui ne veut pas se charger… et qui ne se chargera pas ! Comme si j’avais besoin de ca avant d’aller dormir…
Difficile de trouver le sommeil… Au final j’aurai dormi moins de 4h ! Trop peu pour l’énorme dormeur que je suis.
Je mange rapidement mon petit dej, puis direction le parc à vélo. J’ai 2km de marche, ca me permet de me réveiller… Je squat une pompe, et gonfle mes boyaux. Plus que 10’ pour quitter le parc à vélo. J’échange qqs mots avec les potes du club, puis direction la flotte pour mouiller les lunettes.
2800 personnes ca fait un max de monde ! Je me place en 5eme position dans le sas le plus à gauche. La pression monte… j’ai l’impression que les mecs à coté de moi sont tous plus fort et que je vais en prendre plein la gueule ! L’attente est interminable….
Une fois le départ donné, je pars à gauche pour contourner la meute. Dès que quelqu’un se rapproche de moi, je m’écarte encore plus… je vois une bouée rouge au fond, mais ne sais pas si c’est la bonne. Tans pis… je garde la même stratégie. En regardant un peu derrière moi, je vois, qu’il y a pas mal de personnes plus excentrées que moi. J’attends avec impatience la première bouée, car je sais que ca sera plus cool après !
En arrivant à la première bouée, je n’ai toujours pas pris le moindre coup ! Mais je reste vigilant car il y a encore plein de monde. Après la 2eme bouée, en revenant vers la plage, je sens qu’il y a un courant assez défavorable. Je décide donc de changer de stratégie et de me planquer derrière les autres concurrents. Par contre, j’ai un peu de mal à en trouver un qui va droit…. Je saute donc de pieds en pieds, en mettant qqs accélérations. Je sens que j’ai de la réserve… Je me surprends même à arriver sur la plage au milieu d’un paquet pour la sortie à l’australienne. Le 2eme tour passera assez vite, en passant la aussi de pieds en pieds. Dans les 100 derniers mètres, je commence à battre assez fort des pieds pour préparer la suite….
Une fois sortie de l’eau, je n’attends qu’une chose c’est de voir le chrono ! Je vois 1h12, j’ai encore la lucidité d’enlever les 5’, je sers le poing ! Le contrat est rempli pour la natation…
En me faufilant, j’arrive à beaucoup doubler pendant cette transition. J’attrape mon sac, et essaye de trouver une chaise de libre ! Bizarrement je serai le seul à me faire tartiner de crème solaire ! Ils ont tous fait des UV, ou quoi ? Un signe à mes parents qui ont eu la bonne idée de se mettre en face de mon emplacement vélo, et c’est parti pour le bouchon à la sortie du parc. Il y a vraiment beaucoup de monde !
Une fois sur le vélo, je pars assez vite pour retrouver une route plus large et enfiler mes chaussures. J’y arrive assez bien, sauf qu’un de mes élastiques ne veut pas se casser ! Obligé de déclipser pour le casser…. Je mets mes gants, prends un gel et c’est parti la course peut commencer !
Je sais qu’il faut être super attentif pendant les 20 premiers kilomètres. Interdiction de dépasser les 245w, et la moyenne doit rester autour des 230w ! J’ai l’impression de me trainer… mais je sais que la journée va être longue, et passe le temps en faisant qqs blagues avec les supporters/bénévoles/flics. Il faut aussi faire attention de ne pas se prendre un carton pour drafting… à des moments c’est quasiment impossible de respecter la règle des 7 mètres, mais je fais toujours l’effort pour me décaler au maximum ! Au passage à St Laurent, j’aperçois une pancarte « Aller Fred », sur le coup je ne fais pas gaffe à la faute d’autographe ;-) .Ma belle sœur m’a fait la surprise de venir si tôt avec le petit dernier qui a juste 1 mois !
Finalement le premier ravitaillement arrive assez vite. Trop de monde pour attraper qq chose, mais j’en profite pour visualiser comment ca fonctionne. De toute façon je suis parti pour être autonome pendant au moins 1h30.
En arrivant, au pied de la cote des condamines, je passe vite le petit plateau. Le début de la cote est assez dangereux à cause des personnes n’ayant pas anticipé le changement de vitesse. Je me mets rapidement en danseuse sur le 34*28, les watts sont trop hauts, mais je ne peux pas faire autrement ! Bizarrement on est tous à la même vitesse dans la cote, par contre dans le faux plat derrière, beaucoup seront à l’arrêt… On est bien plus tranquille maintenant sur la route, et chacun roule à son rythme.
Ca redevient plus dense à la fin de la descente de Bar sur Loup, mais on attaque assez vite la montée du col de l’Ecre. C’est parti pour 20km d’ascension… je déclenche le chrono pour avoir une meilleure idée de mon état de forme. Je pense faire 1h01. La montée se passe super bien, même si on commence à être gêné par les cyclos du dimanche qui profite que la route soit fermée à la circulation. Finalement je regarde très peu souvent le compteur dans cette partie, faut dire que je suis super régulier (280w de Pmoy pour 281w de Pnormalisée) !
Dans les 5 derniers kilomètres, je commence à extrapoler mon temps d’ascension et je sens que les moins d’1h sont possibles ! Au final je mettrai 59’37… bien au delà de mes espérances.
Je reste concentré, car je sais la course n’est pas terminée. Sur chaque portion descendante, je me fais rependre par des groupes de drafteurs, puis les lâche dès que ca monte. Il me tarde d’arriver à la cote de St Pons pour faire la différence !
Arrivée au pied de la cote, je suis rejoins par un coureur Toulousain. Je sais qu’il est bien plus fort que moi en vélo, et suis déjà content de me faire reprendre qu’à ce niveau la course. Finalement j’arrive à le suivre (a distance) dans la montée, on double énormément de monde sur cette portion de 7km ! En regardant les résultats des autres coureurs, je vois que j’ai gagné en moyenne 2’ sur cette portion…
Il ne reste plus que l’aller/retour vers Vence, avant d’attaquer la descente… J’avais dans l’idée de prendre les écarts avec ceux de mon club sur cette portion, afin de voir si j’aurai la possibilité de les reprendre sur le marathon ! Et c’est finalement qu’à 100m du demi-tour que je vois Jean Claude et Julien …. Ca me booste énormément, car je les imaginais au moins 10 minutes devant moi ! Bien inconsciemment je fais l’effort pour les reprendre.
Mes parents et ma sœur sont montés se geler en haut du col, je les rassure sur mon état de fatigue en faisant une petite grimace…
Une dernière petite montée de 1km à Goursegoule et on attaque la descente. On se retrouve à 3 Toulousains dans la descente… Je me mets en dernière position pour essayer de suivre un ancien cycliste et un ancien VTTiste. A chaque virage, je perds un peu de temps… les 2 ambulances croisées m’inciteront un peu plus à appuyer sur les freins ! Au milieu de la descente, il y a un passage un peu chiant. C’est avec faux plat descendant avec beaucoup de tournants. Tous ces virages commencent à me donner mal à la tête, vivement la fin du vélo !
Arrivé enfin en bas de la descente, je regarde mon compteur, je suis déjà à plus de 32km/h de moyenne. Après un rapide calcul, je pense pouvoir passer sous les 5h20. Je lâche rien sur les 20 derniers kilomètres, c’est fait 5h18’ ! 32,6km/h de moyenne… Jamais, je n’aurai pensé pourvoir faire ce temps. Mon compteur affichant une Puissance Moyenne de 223w, je sais que je n‘en ai pas trop fait sur cette partie et j’attaque confiant le Marathon.
Pendant ma transition j’entends qu’Olivier Marceau et José Jeuland viennent de finir leur 1er tour. Pourquoi pas les suivre, pour avoir un bon lièvre. J’ai l’impression de partir doucement, mais le gps m’indique que je suis à 3’30 au kilo, je ralentis de suite… mais je n’arrive pas à passer au dessus des 4’ au kilo.
Je passe rapidement Olivier Marceau, et continue ma route. Au bout de 2 km je suis bien calé entre 4’05 et 4’08 au kilo. Tout va bien… Je prends un verre « d’energy » à chaque ravitaillement, mais j’en mets plus sur mon T-shirt que dans ma bouche ! Difficile de boire avec ces petits verres en plastiques.
On m’avait prévenu que le passage vers l’aéroport était le plus difficile. En effet, à cause des bâches sur le grillage, il n’y a pas d’air. On prend facile 2-3 degré dans la tête. Heureusement mes supporters sont venus en nombre sur cette section !
Comme prévu sur le retour, je prends un gel (plan de marche : 1 gel par aller). Je suis assez facile, toujours sur le même rythme.
J’aperçois Marco et Claire, venu de Toulon pour m’encourager. Je fais semblant de ne pas être fatigué… ca marche bien car j’entends un « on ne dirait pas qu’il a fait la natation et le vélo avant » !
Sur la fin du premier tour je vois que mon dossard ne tient plus qu’avec 1 des 3 épingles à nourrice. Je défets ma ceinture et remets les 2 autres, ca serait bête d’être disqualifié pour avoir perdu son dossard…
Dans ma tête j’ai décomposé la course en 4 tours, pour éviter de penser qu’au final j'allais courir un marathon. A la fin de chaque tour, je prends donc mon temps. 42’21 pour le premier. Je multiplie par 4... moins de 2h50 ! Je continue à courir en me disant que de toute façon, il faudra commencer à extrapoler un temps après le 3em tour.
Dès le 2em tour, c’est beaucoup plus dense sur le parcours ! Je double assez facilement, par contre aux ravitos c’est beaucoup plus difficile d’attraper qq chose. Je loupe le gel sur le 1er ravito, j’attendrai donc le second. Je cours autour des 4’07 au kilo, mais ma moyenne sur le tour est plus proche des 4’15 à cause du temps perdu aux ravitos.
Ne voyant plus les gels prévus dans le briefing, je décide de ne prendre que 2 gobelets « d’energy », quelle erreur de débutant ! Je boucle facilement le 2eme tour en 43’53.
Mais comme je le craignais, le 3eme tour est le plus difficile. Je décompose maintenant le parcours en demi tour de 25’. Sur l’aller, je suis maintenant sur du 4’15 au kilo, mais très vite je m’arrête à chaque ravito pour boire, sans m’en mettre partout sur le T-shirt, 1 verre de coca et 1 verre d’energy. Ma moyenne est proche de 4’30 au kilo. Le retour est encore plus difficile, je n’ai plus d’énergie, les quadris sont durs et ma tête lâche… je ne suis plus là pour faire un temps, mais tout simplement finir! Fin du 3eme tour en 50’08. Je n’ai même pas la lucidité d’extrapoler mon temps à l’arrivée pour me motiver à tenir ce rythme…
Dans l’aller du 4eme tour, le rythme diminue encore ! Je suis proche des 5’au kilo… j’attends avec impatience le dernier demi tour à l’aéroport…
Je fais le décompte des kilomètres restants, et m’imagine sur le parcours du marathon de Paris. Ce n’est que dans les 2 derniers kilomètres, que j’aurai un sursaut d’orgueil. Le nombre de personne qui me double devient moins anecdotique, en plus certains ont les 3 chouchous magiques. Je décide donc de m’accrocher, et j’arrive même à les suivre. J’en doublerai même en sautant le denier ravitaillement. Dans les derniers 500m deux concurrents commencent à lancer le sprint… je les laisse finir, je ne suis pas à une place près.
Le passage sur la ligne est un vrai soulagement. Je regarde le chrono, je sauve les meubles avec un marathon en moins de 3h10.
Bien content de ma perf, mais à ce moment je ne suis pas prêt de retenter l’aventure sur cette distance. Le fameux « plus jamais ca » que je sors après chaque marathon !
J’étais venu pour découvrir et apprendre, je ne referai pas les mêmes erreurs… Bizarrement c’est la discipline que je maitrise le plus que j’ai moins bien gérée : mauvais ravitaillement, pas assez de sortie longue pendant la préparation, et pas assez fort mentalement pour combattre la fatigue !
Même si je prends actuellement plus de plaisir sur Half, je reviendrai assez rapidement sur IronMan. Par contre, pour les IronMan « labélisé », ca ne sera pas avant avoir fait de gros progrès en natation et après avoir acheté un vélo de chrono. Ca devrait me permettre de gagner les 4 minutes qu’il me manquait pour la qualif à Hawaii…